Les liens économiques
entre l'Etat et la bourgeoisie
Article
paru dans Front Social n°13
[Ce texte fait suite à un autre texte, "A propos
de la démocratie bourgeoise", publié dans
le N° 12 de Front Social.]
On nous présente en général l’Etat
comme étant une entité indépendante qui
serait placée au-dessus des classes dans leur intérêt
commun.
Or il n’en et rien, car l’Etat
n’est que l’instrument dont se sert la bourgeoisie
pour assurer ses intérêts économiques.
Il faut garder en tête le
schéma suivant : à la base se trouve l’infrastructure
(ou structure inférieure) qui regroupe les forces productives
et les rapports de production (ou le régime économique
et donc, en l’occurrence le capitalisme). L’infrastructure
détermine l’idéologie dominante et par là
le système juridique, politique, religieux.
L’idéologie et les institutions
(l’Etat…) sont regroupés au sein de la superstructure
(ou structure supérieure).
De tout cela découle le fait
que dans le mode de production capitaliste, l’Etat est l’Etat
des capitalistes. " L’Etat moderne, qu’elle qu’en
soit la forme, est une machine essentiellement capitaliste :
l’Etat des capitalistes "
L’Etat instrument de la bourgeoisie
agit de différentes façons en donnant des privilèges
à la bourgeoisie, en garantissant ses intérêts
par des actions économiques ou politiques.
Ainsi, " le moyen par lequel
les " appareils de gouvernement " cherchent à
dominer les peuples, est consigné dans la constitution
" ; le moyen qui sert à dominer les peuples, dans
le mode de production capitaliste, c’est la propriété
privée des moyens de production dont la protection par
l’Etat bourgeois français est garantie par l’article
17 de la Constitution française qui souligne : "
La propriété privée étant un droit
inviolable et sacré, nul ne peut en être privé…".
L’Etat français se pose
donc en défenseur des intérêts de la bourgeoisie,
car ne l’oublions pas, il fut lui-même créé
par la bourgeoisie, pour défendre ses intérêts
face à la féodalité contre laquelle la bourgeoisie
Française s’était révoltée au
travers de la révolution de 1789.
L’Etat est donc l’instrument
dont se sert la bourgeoisie pour protéger et étendre
ses intérêts de classe ; la bourgeoisie se sert
de l’Etat dans le domaine économique, mais également
dans le domaine politique (lois diverses favorisant la bourgeoisie…),
et coercitif (répression de tout mouvement réellement
révolutionnaire….).
L’ETAT,
DEFENSEUR ET
REPRESENTANT DES INTERETS DE LA BOURGEOISIE
L’action de l’Etat dans
le domaine économique a pris de l’ampleur dans le
courant du XXème siècle, ce qui a eu comme conséquence
le fait que certains économistes aient qualifié
l’Etat d’après la Deuxième Guerre Mondiale
d’ " Etat providence ", par opposition à
" L’Etat gendarme " aux fonctions régaliennes
du XIXeme siècle.
SI l’Etat a eu plus d’importance
dans l’économie au XXe siècle, c’est
parce que la bourgeoisie, les entreprises capitalistes lui en
avait assigné l’ordre, ceci afin de défendre
leurs intérêts à l’époque de
l’impérialisme.
La bourgeoisie dans une de ses multiples
contradictions, n’a cessé alternativement d’avoir
besoin d’un Etat intervenant d’une façon limitée
dans l’économie quand elle se sentait assez forte
pour affronter la concurrence, et d’un Etat intervenant
d’une façon plus importante quand elle n’était
pas capable d’affronter les contraintes extérieures.
Mais ne nous leurrons pas : l’Etat
n’a jamais cessé d’aidé économiquement
la bourgeoisie, d’une façon ou d’une autre.
S’il est apparu un mythe d’un " Etat-gendarme
", c’est parce que la bourgeoisie n’avait à
ce moment là pas besoin de la présence trop importante
de l’Etat dans l’économie. Cela ne veut pas
dire qu’il n’y ait pas de présence de l’Etat
dans l’économie.
Il est clairement établi
que l’Etat du XIXème siècle n’a pas seulement
eu une fonction répressive, puisqu’il a mis en place
routes, voies ferrées, canaux pour désenclaver
les régions, et a unifié les marchés pour
les fondre dans un " marché unique".
Ne serait-ce que déjà
aux XVIIème-XVIIIème siècles, suivant une
politique économique protectionniste, l’Etat mettait
en place des taxes douanières élevées.
Et si nous nous arrêtions
seulement à la fonction répressive, la seule attribuée
à l’Etat du XIXème par certains, cette fonction
répressive de l’Etat avait pour but de protéger
la propriété privée des moyens de production,
et donc de protéger les intérêts économiques
de la bourgeoisie.
N’était-ce déjà pas la une action économique
de la part de l’Etat ?
L’intervention de l’Etat
dans l’économie s’est accrue peu à peu
parce que la bourgeoisie en avait besoin pour lutter contre la
concurrence, mais aussi parce que les crises devenaient de plus
en plus dangereuses pour les capitalistes.
L’autre élément
causant la présence de l’Etat dans l’économie
fut exogène : les capitalistes devaient faire face aux
succès que rencontraient les idées communistes
dans les masses, et ce grâce aux victoires rencontrées
un peu partout dans le monde (révolution russe et industrialisation,
l’URSS écrasant les nazis à Stalingrad, Chine
populaire, Vietnam…).
L’Etat est intervenu pour contrer
la soif de libération des masses en leur faisant miroiter
le paradis capitaliste en faisant quelques concession dans le
domaine social (création de la Sécurité
Sociale en 1945..).
Il mena aussi une lutte aussi bien
idéologique que répressive contre tout mouvement
révolutionnaire, en France comme à l’étranger.
L’intervention de l’Etat
dans l’économie s’est accrue à l’époque
ou le capitalisme est passé au stade de l’impérialisme,
pour solutionner les différents problèmes que les
monopoles ne pouvaient résoudre seuls. Ils ont confiés
à l’Etat la charge de résoudre ces problèmes.
L’Etat s’est donc vu assigner
la mission de contrecarrer la baisse du taux de profit, mission
qu’il accomplit par divers moyens : blocage des salaires
pour permettre l’accroissement de la plus-value, ouverture
ou préservation de marchés pour offrir des débouchés
aux marchandises produites par les capitalistes et au capital-argent
et à la capacité productive.
L’Etat français notamment,
après l’écroulement du système colonial,
a tissé des liens officiellement culturels, mais fondamentalement
écono-miques, avec d’anciennes colonies, afin qu’elles
continuent à être des terrains d’écoulement
des marchandises produites par les entreprises françaises.
Ce faisant L’Etat français
doit continuer à maintenir les positions de l’impérialisme
français.
L’Union Economique Européenne,
poursuit, quant à elle, une politique d’élargissement
des marchés pour les entreprises. En supprimant les barrières
douanières, en unifiant les monnaies…
L’Union Economique et Monétaire
est une solution pour permettre aux monopoles de continuer à
écouler leurs productions en réduisant les coûts.
Il ne faut pas croire qu’aujourd’hui
l’Etat a complètement disparu de la sphère
économique, et qu’il aura totalement disparu après
la signature du traité d’Amsterdam.
L’Union Européenne n’est
que la constitution d’un super-Etat bourgeois, fédérant
écono-miquement les pays européens un peu comme
le font les USA, dans lequel chaque Etat à ses propres
lois (notamment en ce qui concerne la peine de mort) mais dont
les intérêts communs sont représentés
par la Maison-Blanche.
D’ailleurs la corruption, dont
ont commence à parler à la commission européenne,
démontre bien que la gestion européenne est fort
semblable à celle pratiquée en France
COMMENT S’EXPRIME L’AIDE APPORTEE
PAR L’ETAT A LA BOURGEOISIE
Voyons maintenant les liens économiques
qui existent entre l’Etat et la bourgeoisie, et par quels
moyens l’Etat essaie de contrecarrer la baisse du taux de
profit, ce qui en dernière analyse le but principal que
lui assigne la bourgeoisie.
. .
1 Prise en charge
par l’Etat de frais improductifs pour les entreprises privées
L’Etat gère les secteurs
comme l’énergie (électricité), afin
d’assurer aux monopoles des prix très intéressants
pour eux. Ceci conduits à une réduction du prix
de revient pour les entreprises, et donc une bonne position face
à la concurrence.
Les frais de fonctionnement de l’Etat
sont des sources de financement, une aubaine pour les entreprises
capitalistes au travers de l’obtention de marchés
publics, (écoles, bureau, fourniture, vente d’armes..).
L’Etat engage de plus en plus
de fonds publics pour ouvrir des débouchés aux
monopoles : recherche techno-logique, développement des
moyens de communication…
L’aide accordée par
l’Etat aux monopoles prend la forme de la construction d’importantes
réalisations techniques et scientifiques financées
grâce à des budgets considérables –et
donc par les impôts- afin de développer des secteurs
scientifiques dont les coûts auraient été
trop élevés pour les monopoles.
Les secteurs dans lesquels s’engage
l’Etat (aéronautique, nucléaire…) demande
un important capital fixe. Le capital fixe n’a pas la souplesse
du capital variable pour les entreprises capitalistes.
En cas de crise, une entreprise
capitaliste possédant un important capital fixe est plus
pénalisée que ses concurrentes, car si elle peut
licencier son personnel, elle ne peut pas se séparer aussi
facilement du capital fixe (machines, outils). Les frais engagés
pour le capital fixe ne peuvent que se faire ressentir sur les
prix qu’elle pratique, et elle devient moins compétitive
que ses concurrentes.
Le fait que l’Etat finance
de lourds investissements et projets scientifiques et techniques
(conquête de l’espace…) permet aux monopoles
de ne pas engager trop d’argent dans des investissements
qui, avec la vitesse du progrès technique, deviennent
vite obsolètes.
Le fait que les plus gros monopoles
participent aux programmes nationaux accentue la croissance de
ces monopoles, ainsi que la concentration et la centralisation
du capital.
Ainsi, aux USA, IBM, qui participa
au programme Apollo à partir de 1961, passa du 56ème
rang des monopoles en 1957 au 6ème rang en 1971, réalisant
un chiffre d’affaire de 68.8 millions de dollars en 1957
contre 1279.3 millions en 1972.
Dans la catégorie des secteurs
non-rentables pour les monopoles, mais dont l’exploitation
par l’Etat permet de contrecarrer la baisse du taux de profit,
l’on peut citer l’enseignement, dont la finalité
est d’aider au mieux les monopoles à avoir une main-d’œuvre
qualifiée, afin de minimiser leurs coûts de formation
et de production (un ouvrier bien formé coûte moins
cher puisqu’il fait moins d’erreurs par exemple, et
économise du temps et donc de l’argent à l’entreprise).
L’Etat prend donc en charge
la formation professionnelle, la formation de cadres qui iront
diriger de grandes entreprises, ce qui décharge le Capital
privé de frais improductifs.
2. Les nationalisations
Les nationalisations dans le mode
de production capitaliste n’ont rien à voir avec
celles qui existent dans un système économique
fondé sur la collectivisation des moyens de production,
dans un pays communiste.
Les nationalisations ont l’avantage
pour la bourgeoisie de renflouer les entreprises déficitaires,
mais aussi, d’accompagner et d’impulser le développement
de certaines industries ou de toute les industries.
Ainsi, les nationalisations d’après
la seconde Guerre mondiale avaient pour objectif de reconstruire
l’économie nationale.
Il va sans dire que les nationalisations
sont aussi un bon moyen pour les actionnaires de gagner de l’argent
puisque l’Etat les indemnise ; les nationalisations de 1981
auront coûté 58 milliards de francs, rien que pour
cela.
L’existence des entreprises
publiques a plusieurs avantages pour les capitalistes.
Elles participent à la création
de la plus-value générale, sans pour autant participer
au partage du profit général, puisqu’elles
peuvent très bien ne pas faire de profit, et continuer
à exister à l’aide de subventions.
Si les entreprises nationalisées,
publiques, ont un taux de profit faible, elles laissent au secteur
privé le soin de s’approprier la plus-value créée.
Quand les entreprises nationalisées
commencent à faire des profits, elles sont immanquablement
rendues au secteur privé, car celui-ci ne peut se permettre
de voir la plus-value et le profit être approprié
par le secteur public
En 1981, furent nationalisées,
en autres, la CGE, St Gobain, Pechiney Thomson et Bull.
Quand ces entreprises furent privatisées
entre 1986 et 1995, elles faisaient toutes des bénéfices,
ce qui au n’étaient pas le cas lors de leur nationalisation.
Cela fut aussi le cas avec Renault, France télécom,
et ce sera le cas avec le Crédit Lyonnais dans lequel
l’Etat a injecté plus de 190 milliards de francs
et ce malgré la gestion plus qu’inconséquente
de la part des dirigeants du Crédit Lyonnais.
L’Etat a toujours nationalisé,
en même temps que les entreprises industrielles, des banques
ceci afin de diriger l’épargne vers le financement
des entreprises nationalisées.
Le maintien des entreprises publiques
(mais aussi toutes activités de l’Etat) génère
l’emploi de salarié/Es, l’achat de matériels
; cela assure le taux de profit des entreprises privées.
Malgré tout l’activité du secteur public entraîne
des prélèvements sur les profits et surtout sur
les salaires, ce qui a pour effet de réduire les débouchés
et le capital disponible pour l’accumulation
3. Financement direct ou indirect des entreprises capitalistes
Le financement des entreprises le
plus employé à l’heure actuelle est celui
que l’Etat emploie sous couvert de lutte contre le chômage.
Il est évident que le financement
des entreprises au travers des multiples aides à l’emploi
n’a jamais eu d’effet sur la diminution du nombre de
chômeurs, par contre il a eu un effet direct sur les entreprises
pour augmenter leurs profits et faire diminuer le taux de profit.
Il faut savoir que l’Etat investit
chaque année plus de 160 milliards de francs pour financer
la politique de l’emploi qui se traduit par la mise en place
de contrats spécifiques qui permettent aux entreprises
d’avoir une main-d’œuvre à bon marché
et ainsi d’en extirper une plus-value conséquente.
Or cette politique de subvention
aux entreprises en échange de l’embauche de quelques
personnes s’avère particulièrement incapable
de résoudre le problème du chômage.
Car si cette politique de l’emploi
n’avait pas existé il y aurait aujourd’hui tout
au plus 140000 chômeurs de plus, soit une goutte d’eau
par rapport au 3 millions de chômeurs officiels et aux
5 millions officieux.
Si on s’arrêtait à
une analyse purement petite-bourgeoise du problème, on
s’étonnerait juste que la politique de l’emploi
avec tout l’argent qui y est investi depuis 25 ans n’a
pas réussi à réduire le nombre de chômeurs
/ chômeuses.
Mais il faut savoir que considérant
que le capitalisme a toujours besoin d’une armée
industrielle de réserve, les chômeurs / chômeuses,
pour faire pression sur le niveau des salaires de l’armée
industrielle active, les salariéEs, il est normal que
le nombre de chômeurs / chômeuses n’est pas
diminué.
De plus considérant que cette
manne de l’Etat faire accroître le profit et contrecarre
la baisse du profit des entreprises sans que celles-ci n’investissent
en capital variable il est normal que ce procédé
ne risque pas de s’arrêter un jour et que les entreprises
préféreront toujours employer des gens payés
par l’Etat que d’investir dans du capital variable
c’est à dire dans l’achat de la main-d’œuvre
salariée.
Donc plus le nombre de chômeurs/Seuses
augmentera, et plus les entreprises recevront des fonds de l’Etat,
et plus celui-ci fera croire qu’il lutte contre le chômage,
et donc plus il financera les entreprises pour faire croire aux
gens qu’il mène une politique de lutte contre le
chômage.
Le gouvernement sous le prétexte
de ne pas verser dans " l’assistanat " préfère
ne pas augmenter les minimas sociaux des chômeurs/euses,
mais subventionne en contrepartie les entreprises.
La raison de ceci est que les chômeurs/euses
risquent de ne pas dépenser les faibles revenus que leur
accorderait l’Etat (si il augmentait les minimas sociaux)
dans des marchandises produites par des entreprises françaises,
mais ils pourraient les dépenser en achetant des produits
d’entreprises étrangeres.
L’Etat en choisissant de subventionner
les entreprises préfère donc subventionner directement
le Capital. Preuve de ceci est que les subventions que l’Etat
accorde aux entreprises, serviront pour celles-ci, à aller
investir à l’étranger (dans des pays à
faible coût de main-d’œuvre) pour y construire
des usines et ainsi perpétuer l’impérialisme
français dans ces pays et augmenter la plus-value.
4 Garanti explicite du profit des entreprises capitalistes par
l’Etat
Le IIIeme Reich avait conclue avec
l’industrie du caoutchouc des contrats garantissant la rentabilité
de ces entreprises.
La construction de ponts de réseaux
de communications, d’infrastructure allège le coût
de l’investissement pour les entreprises et relève
leur taux de profit. La construction de voies ferrées
vers 1840 est une bonne démonstration des rapports entre
l’Etat et le capitalisme.
En 1842 une loi fut votée
qui indiquait que l’Etat devait acheter les terrains sur
lesquels devaient passer les chemins de fer et aussi construire
les ouvrages d’art, et les compagnies n’auraient plus
qu’à poser les rails et exploiter la ligne une fois
celle-ci construite.
Mais il est évident que devant
le bénéfice que pouvaient tirer tout capitaliste
de l’exploitation des lignes de chemins de fer, l’Etat
fit en sorte que se furent les plus importantes compagnies qui
puissent obtenir le marché.
Ceci se passa sous le règne
de Louis-Philippe qui été soutenu par toute l’aristocratie
financière.
Mais Louis-Napoléon Bonaparte,
une fois au pouvoir, ne changea en rien cette politique, puisqu’il
rétrocéda même au secteur privé la
ligne Paris-Lyon et accorda pour 99 ans la concession des lignes
de chemins de fer aux compagnies privées. Enfin l’Etat
versa 272 millions en 1863 pour que les compagnies continuent
à construire des voies ferrées.
L’Etat racheta aussi toutes
les lignes de chemins de fer déficitaire.
Les commandes publiques sont très
importantes pour les entreprises capitalistes puisqu’elles
peuvent compenser pour un temps la demande des consommateurs.
Elles servent surtout à contrecarrer
la baisse du taux de profit en assurant des débouchés
aux Capital par les marchés que propose l’Etat aux
capitalistes.
Les entreprises de Bâtiment
Travaux Publics ne vivent qu’avec les commandes que l’Etat
leur fournit.
Ainsi Bouygues la première
entreprise de BTP de France s’est même vue confié
la première chaîne de télé de France
(TF1). Les liens entre Bouygues et l’Etat ont fait d’ailleurs
que TF1 a soutenu la campagne de Balladur pendant les élections
présidentielles de 1995. Bouygues a aussi fait des reportages
lénifiant sur le Maroc et son roi pour y obtenir des marchés.
Un exemple de la politique des marchés
publics est le Stade de France. L’Etat a déboursé
un peu plus de 9 milliards de francs pour la Coupe du Monde de
foot en 1998, (le Stade de France à lui seul a coûté
2.7 milliards des francs).
Ceci afin que les monopoles (Nike,
Coca-Cola en tête) fassent des profits. Les infrastructures
(RER) auront quant à elles coûtées 3 milliards
de francs.
Ajoutons à cela que l’Etat
devra verser 70 millions de francs par an au consortium auquel
le stade à été concédé par
l’Etat tant qu’aucune équipe de première
division (de la taille du PSG) ne viendra s’installer au
Stade de France. L’on ignore par contre, combien l’Etat
à donner pour que gagne l’équipe de France.
Les commandes de l’Etat ont
aussi souvent été favorable à l’industrie
de l’armement, au complexe militaro-industriel qui à
eu son heure de gloire pendant l’existence de l’URSS.
Ce complexe militaro-industriel
a d’ailleurs lourdement insisté pour que les Etats
s’engagent dans des guerres afin qu’ils puissent avoir
un prétexte pour financer les entreprises d’armement.
Le complexe militaro-industriel
est aujourd’hui encore très puissant et ce particulièrement
aux USA, pays dans lequel il s’est enrichi pendant la deuxième
guerre mondial en fournissant des armes à la France et
aux alliés, pour la petite histoire il faut savoir que
le complexe militaro-industriel était près à
vendre des armes aux nazis, mais ces derniers étaient
moins bon payeurs que les alliés.
Etat, crédit, banque et finance
Le crédit est un élément
très important dans le cycle du capital, de lui dépend
la mise en valeur du capital, puisqu’il intervient pour
réduire la vitesse de circulation du capital.
En effet sans crédit pas
de production, puisque la production ne peut être recommencée
sans transformation de la marchandise en argent, et donc de celle-ci.
" Le développement de
la production capitaliste enfante une puissance tout à
fait nouvelle, le crédit, qui à ses origines s’introduit
sournoisement comme une aide modeste de l’accumulation,
puis devient bientôt une arme additionnelle et terrible
de la guerre de la concurrence, et se transforme enfin en un
immense machinisme social destiné à centralisé
les capitaux "
Le crédit qui à une
extrême importance à l’époque de l’impérialisme
pour les raisons que nous venons de voir, est un secteur important,
mais aussi très sensible et ce surtout à l’époque
de la concentration bancaire, ou la faillite d’une seule
banque peut avoir un effet de réaction en chaîne,
il était important que l’Etat intervienne dans ce
secteur.
Après la crise de 1929-1933,
l’Etat a permis à l’oligarchie financière
de se restructurer afin d’éviter de nouvelles faillites
(ce qui n’a pas permis d’en éviter quelques-unes
unes quand même).
Fut donc décidé la
séparation du crédit à long terme du crédit
commercial pour que les banques puissent rapidement avoir des
fonds de leurs débiteurs en cas de rués des personnes
voulant récupérer de l’argent se trouvant
sur leurs comptes.
Ceci afin que ne se reproduisent
pas les événements qui ont eu lieu en 1929, et
que les banques ne fassent pas faillites. Les prêts à
court terme ne devaient être plus financés que par
les dépôts bancaires à court terme et les
crédits à long terme, financés par les dépôts
bancaires à long terme (caisse de retraites, compagnie
d’assurance-vie…)
L’Etat est aussi intervenu
pour sauver de la faillite plusieurs banques (Lloyds en Angleterre,
Crédit Lyonnais en France), ou en créant des organismes
financiers spécifiques pour aider les entreprises, ainsi
fut créée en France la Banque Française
du Commerce Extérieur en 1944 (ayant pour but le financement
à long terme du commerce extérieur), renaissance
de la banque du commerce extérieur.
En 1945 est créée
la Compagnie française d’assurance du commerce extérieur
(COFACE) qui va couvrir les dépenses des entreprises qui
vont investir à l’étranger pour étendre
et consolider l’impérialisme français.
La dernière institution financière
créée par les Etats demeure la BCE (Banque Centrale
Européenne), la BCE dont la mise en place participe à
la politique d’élargissements de débouchés
pour les capitalistes.
Soulignons que la mise en place
de l’UEM participe de la part des Etats européens
à l’accroissement de la financiarisation de l’économie
et au soutien de quelques gros monopoles européens, au
détriment d’autres secteurs capitalistes.
Mais ceci n’est pas nouveau
puisque que cela est une contradiction de plus du système
capitaliste, contradiction qui est due au fait que les actions
de l’Etat, si elles sont si parfois contradictoires, sont
dues au rapport de force existant entre les différentes
bourgeoisies existantes (industrielle, financière, propriétaires
terriens)
Le lien le plus clair qui existe
entre l’Etat et les organismes de crédit et la baisse
ou la hausse des taux d’intérêts décidés
par l’Etat avec la Banque de France, (taux qui seront maintenant
décidé par la Banque Centrale Européenne).
Les taux d’intérêts
sont "conseiller " à l’Etat par les organismes
financiers privés en fonction de la conjoncture économique.
Les taux influent directement sur les prêts que les banques
consentent, ou sur les rémunérations des comptes
bancaires. Biensûr plus les taux sont bas, plus ils sont
avantageux pour que les entreprises investissent.
L’Etat en jouant aussi sur
la circulation de monnaie, en fixant la parité des monnaies
intervient aussi sur l’économie. Il ne faut pas croire
que dorénavant avec l’euro, il y ait une profonde
différence. La BCE qui décide dorénavant
de la politique monétaire a été mise en
place, tout comme l’Europe économique pour défendre
les intérêts de la bourgeoisie, et notamment de
la bourgeoisie monopoliste.
L’Etat peut aider le capital
financier et le capital productif en jouant sur les taux de crédits,
en les augmentant ou en les baissant (ce qui est plutôt
d’actualité). Ce qui a pour effet de contraindre
les gens à acheter ou à épargner.
Les intermédiaires financiers
permettent discrètement aux entreprises de recevoir des
fonds de l’Etat (ainsi la Caisse des dépôts
et consignations mis beaucoup d’argent dans l’usine
Citroën pour la renflouer après la crise de 1929)
Enfin, autre faveur de l’Etat
au Capital financier, les salariés sont obligés
d’avoir un compte en banque pour recevoir leurs virements
ou encaisser leur chèque.
De cette façon l’argent
qu’ils mettent sur leurs comptes et reversé sous
forme de prêts par les banques aux capitalistes à
des taux préférentiels. La ségrégation
est aussi bien présente dans le système du crédit,
puisque les particuliers ont des taux de rémunération
de leurs comptes très faible comparés à
ceux des entreprises capitalistes
Le rôle
du gouvernement, du parlementarisme
dans l’aide à la bourgeoisie
Si l’Etat est le représentant
officiel de la bourgeoisie, il faut à sa tête des
gens qui représentent en personne l’Etat est donc
les intérêts de la bourgeoisie.
Ces gens se sont les ministres,
les parlementaires, et le président de la République,
mais aussi ce sont aussi toutes les institutions de la dictature
de la bourgeoisie...
Toute cette classe politique est
en majeure partie issue des grandes écoles, de l’aristocratie
ou de la bourgeoisie et a diverses fonctions qui visent toutes
à préserver les intérêts de la bourgeoisie.
D’abord la clique politicienne
à la fonction de légiférer, faire des lois
qui ont pour but de préserver la propriété
privée des moyens de production, d’étendre
le profit des capitalistes (signature du traité de Maastricht
et du traité d’Amsterdam).
Elle a aussi comme fonction de faire office de VRP dans d’autres
pays en essayant de vendre ici une centrale atomique, la de négocier
l’implantation d’une usine.
Elle, et enfin le pouvoir de répression,
souvent employée au cours de l’histoire (la Commune,
grèves réprimées par le gouvernement socialiste
en 1948, démantèlement de tout mouvement révolutionnaire….)
Cette classe politicienne, entretient
avec les capitalistes des liens que l’ont pourrait qualifier
de mafieux.
Cela parce quel les politiciens
sont chargés de garder la "boutique " et d’user
de tous les moyens pour défendre et faire prospérer
les profits des capitalistes.
Ceux-ci peuvent récompenser
les politiciens avec des primes (ce que l’on appelle la
corruption), ou les remplacer par d’autres quand ils voient
que leur poulain donne des signes de faiblesses
(remplacement d’un régime
" démocratique " par un régime fasciste..).
Les " commis " du capital
ne sont donc en définitive que des pantins dont la légitimité
démocratique est plus que discutable puisque, par exemple,
sur une population d’environ 58 millions de personnes, Chirac
ne fut élu en 1995 que par 15.763.027 personnes ce qui
fait sur 58 millions de personnes il ne représente que
27.18% de la population. Et il représente 39.43% des 39.976.944
personnes inscrites sur les listes électorales pour les
élections.
Ce qui est flagrant c’est que
les petites divergences entre partis politiques sont des divergences
sur le fond entre les représentants de différentes
parties de la bourgeoisie (qui rappelons-nous n’est pas
unique).
Les débats quant au traité
de Maastricht, nous l’a prouvé, les divergences dans
la classe politicienne venaient du fait que certains politiciens
servaient soit les intérêts de la bourgeoisie des
grands propriétaires fonciers, soit ceux des exploitants
agricoles, soit ceux de la bourgeoisie industrielle, soit ceux
de la bourgeoisie financière, ou encore les intérêts
de la petit et moyenne bourgeoisie commerçante, la bourgeoisie
des monopoles contre celle des PME
(PME dont le P " C "F s’est fait le défenseur
attitré).
Mais sur le fond aucun partis médiatiquement
représenté n’a contesté l’impérialisme
de l’Union européenne, n’a contesté le
fait que l’Union Economique n’allait servir que les
intérêts de la bourgeoisie européenne unifiée
contre le prolétariat. Tous les partis (le F.N. y compris)
essayant de sauvegarder les intérêts de la bourgeoisie
dont ils sont les représentants
Si la classe politicienne est parfois
divisée quand il s’agit de défendre les intérêts
de la bourgeoisie, elle est toujours unie quand il s’agit
de réprimer le peuple, de lui soutirer de l’argent,
de le laisser se faire exploiter par le capitalisme….
En bons chiens de garde du capitalisme
les politiciens font extrêmement bien leur travail, en
tant que représentant du peuple se sont des hypocrites
et des menteurs éhontés. Ainsi les promesses électorales
qu’ils font avant chaque élection (réduction
des impôts, réduction du chômage…) ne
sont jamais tenues une fois qu’ils sont élus.
Et pour cause, puisque marionnettes
du Capital, leur baratin ne sert qu’à extirper quelques
voix de personnes crédules, (qui croient encore que les
élections peuvent changer quelques choses) afin de se
donner une légitimité qui n’est qu’apparente
(voir plus haut)
Le subterfuge du parlementarisme
est d’intégrer dans ses rangs des partis qui s’appuient
sur un héritage révolutionnaire pour la forme,
mais qui n’hésite pas à le trahir sur le fond.
Ainsi le P " C "F, parti révisionniste par essence,
" le révisionnisme est une forme de l’idéologie
bourgeoise.
Les révisionnistes effacent
la différence entre le socialisme et le capitalisme, […].
Ce qu’ils préconisent est en fait non pas la ligne
socialiste, mais la ligne capitaliste " n’hésite
pas en participant au gouvernement à appuyer la politique
capitaliste du gouvernement libéralo-keynesien de Jospin.
C’est trahir le peuple que
de participer à un niveau national ou régional,
comme le font les petits-bourgeois de la LCR, ou la secte LO
(Trotsky-est-leur-messie), car cela ne sert à cautionner,
en définitive, que la démocratie formelle, étroite
et étriquée dans laquelle le capitalisme se donne
bonne figure.
C’est donc cautionner indirectement
le capitalisme.
Le gouvernement, les organes "
représentatifs " de la démocratie, en fait
de la dictature de la bourgeoisie, servent en définitive,
à n’être que les " " commis "
du groupe dominant " pour l’exercice des fonctions
subalternes de l’hégémonie sociale et du gouvernement
politique, c’est-à-dire :
1.de l’accord " spontané
" donné par les grandes masses de la population à
l’orientation imprimée à la vie sociale par
le groupe fondamental dominant, […]
2. De l’appareil de coercition
de l’Etat qui assure " légalement " la
discipline des groupes qui refusent leur " accord "
tant actif que passif ; mais cet appareil est constitué
pour l’ensemble de la société en prévision
des moments de crise dans le commandement et dans la direction,
lorsque l’accord spontané vient à faire défaut
"
Le gouvernement légifère
donc pour créer des lois au service de la bourgeoisie.
La dernière preuve que les
lois vont dans le sens de la bourgeoisie, est la loi sur les
35 heures, qui aboutit avec l’annualisation du temps de
travail à abonder dans le sens de la flexibilité
du temps de travail, tendance en vogue ces temps-ci dans les
entreprises.
Cette loi à en effet à
démontrer son inefficacité à résorber
le chômage (le contraire aurait été étonnant),
puisque au mois de janvier seulement 100000 emplois avaient été
crées ou sauvés. Mais son financement, lui, a coûté
7 milliards de francs, milliards qui sont tombé dans la
poche du patronat.
La fonction répressive, du
gouvernement (que nous n’évoquerons pas trop en détail
ici) à de tout temps permis à la classe possédante
de continuer à faire du profit, et à maintenir
le peuple dans la misère, dans des conditions de vie précaire,
en brisant pour cela tout mouvement de résistance réelle
(nous ne parlerons pas ici de la " résistance "
des syndicats collabos du patronat et des premiers d’entre
eux la CFDT et la CGT qui ont fait preuve de leur efficacité
pour casser les grèves).
Les gouvernements de droite ou de
la gauche libéralo-keynessienne (le PS) n’ont jamais
hésité à réprimer par la violence
les mouvements de grève, les mouvements révolutionnaires
(Fraction Armée Rouge en Allemagne…).
La répression peut s’effectuer
d’une façon plus subtile, en divisant les travailleurs
comme s’efforce de le faire le Front National (parti légal
grâce à Mittérand et qui jouit d’une
manne financière de 41 millions pris sur les impôts)
Les décisions des instances
de la dictature bourgeoisie, sont appliquées par une pléthore
de fonctionnaires, dont l’efficacité et la soumission
au capital à fait ses preuves.
Au premier rang de ses fonctionnaires,
se trouvent la police et l’armée dont la fonction
" est assuré par des lois d’exception, grâce
auxquelles ils jouissent d’une sainteté et d’une
inviolabilité particulière ".
La police et l’armée
n’ont jamais hésité à prendre partie
pour la bourgeoisie, dans tous les combats qui l’opposait
au prolétariat et aux luttes de libération nationale
et anti-impérialistes qui ont secouées les anciennes
colonies de la France. Souvenons de Charonne, souvenons-nous
de l’Algérie, souvenons-nous de mai 68…..
LE FINANCEMENT DE LA MACHINE D’ETAT
L’Etat pour financer sa politique
de soutien aux capitalistes à besoin d’argent, ne
serait-ce déjà que pour entretenir la pléthore
de fonctionnaires qui le serve.
Pour financer l’Etat les gouvernements
ont recours à emprunter auprès des établissements
financiers, des entreprises et des particuliers fortunés.
Cette situation fait que "
la fortune publique échoit aux mains de la haute finance".
La dette publique fait en effet le bonheur du capital financier,
et cela est entretenu par les gouvernements car dès que
les taux d’intérêts augmentent, augmentent
parallèlement les intérêts du capital financier,
et ce au désespoir des autres tenants de la bourgeoisie
qui empruntant au même taux, recule souvent pour investir
devant la hausse des taux d’intérêts.
Cette dette publique atteignait
en 1998 un montant de 4068 milliards de francs (soit 48% du PIB)
et le montant de ses intérêts était de 234.9
milliards de francs pour la même année.
Cela est nettement plus qu’en
1970, année ou la dette publique se chiffrait alors à
166.93 milliards de francs.
La dette publique n’a cessé
d’augmenter parallèlement au besoin de financement
de l’Etat, de cela découle le fait que les impôts
ont aussi augmenté en parallèle, puisque les intérêts
et la Dette publique sont remboursés exclusivement par
les impôts qui servent aussi à financer directement
les dépenses de l’Etat.
Marx disait à propos des
impôts : " L’impôt, c’est la cinquième
divinité, à côté de la propriété,
de la famille, de l’ordre et de la religion ". Les
impôts servent, donc, à financer toute la machine
de l’Etat : gouvernement, fonctionnaires, armée,
police, entreprises nationalisées, il pèse bien
évidemment sur la grande partie de la population, c’est
à dire sur le peuple.
L’Article 13 de la Constitution
de précise que " Pour l’entretien de la force
publique, et pour les dépenses d’administration,
une contribution commune est indispensable; elle doit être
également répartie entre tous les citoyens, en
raison de leurs facultés. ".
L’on pourrait croire à
la lecture de cet article que chacun/E paie équitablement
des impôts en fonction de ses revenus, et que l’impôt
est une contribution commune de chacun/E dans l’intérêt
de tous/Tes.
Mais la réalité est
toute autre puisqu’il y est bien indiqué que l’impôt
sert à " l’entretien de la force publique, et
pour les dépenses d’administration " donc sert
principalement les intérêts de la bourgeoisie, puisque
l’Etat est là pour la défendre, la protéger
et faire fructifier son profit.
Les impôts sont de plusieurs
sortes : impôts sur le revenu, contributions sociales,
TVA etc..
L’impôt
sur le revenu
L’impôt sur le revenu
représentait en 1998 pour l’Etat une recette de 296.5
milliards de francs, selon la loi des finances de 1998.
L’impôt sur le revenu
est discriminatoire à la base. En effet, les revenus des
salariés sont automatiquement déclarés au
Fisc par leurs employeurs.
Ce qui n’est pas le cas de
ceux/celles qui ne sont pas salarié/Es et qui peuvent
déclaré/Es ce qu’ils veulent au Fisc.
Ceci n’est pas le seul cadeau
fait à la bourgeoisie, puisque la déduction de
10% des frais professionnels touche principalement les cadres
de toutes sortes.
Une réduction de 30% supplémentaire
est d’ailleurs accordée aux journalistes (sans doute
en contrepartie de leurs services rendus à l’Etat
et au Capital). Ainsi, exemple parmi tant d’autres exemples,
au mois de janvier 1999 Dominique Straus-Kahn (ministre type
d’un gouvernement de droite) prévoit d’alléger
la fiscalité sur les stocks-options, stocks-options qui
ont fait la fortunes des patrons.
La bourgeoisie aime bien se faire
des cadeaux et les déductions d’impôts et exonérations
de toutes sortes font qu’au total, d’après un
rapport de l’INSEE de septembre 1997, les prélèvements
fiscaux ampute 15% des revenus des ménages ayant un revenu
annuel de 38800 Frs et seulement de 21% les revenus des ménages
ayant des revenus annuels de 450470 Frs.
Ainsi, aussi, on recensait en 1993
on dénombrait " 10 contribuables non imposables…et
millionnaires ". François Pinault (Le Printemps,
16% de Bouygues….) dont la fortune est évaluée
à 12 milliards de francs, à été exempté
de l’impôt sur la fortune en 1996.
Ceci parce qu’il avait emprunté
en 1995 140 millions de francs pour acheter des actions de son
groupe, dont il possédait déjà 40%. Considéré
comme " outil de travail " et donc non imposable cet
emprunt fut déduit de son patrimoine imposable au titre
de l’ISF (Impôt sur les grandes fortunes).
Voilà donc la réalité
de l’égalité devant l’impôt sur
le revenu. Celui-ci touche principalement les masses, et les
revenus de la bourgeoisie sont peu ou pas touché. Voilà
la réalité de l’égalité devant
l’impôt.
Alors que l’Etat accorde exonérations
et déductions à la bourgeoisie, les masses payent
de plus en plus d’impôts et les personnes à
qui l’impôt devrait être destiné en tout
premier lieu (SDF etc…) ne voient pas trop la couleur de
la contribution à la solidarité nationale.
Les cotisations sociales
Certains économistes alliés
de la bourgeoisie font une distinction entre les impôts
et les cotisations sociales.
Or dans l’esprit, il n’y
a pas de distinction entre les impôts et les cotisations
sociales, puisque tous deux sont soustraits au salaire.
Les gens payent cotisations sociales
et impôts sur le revenu en échange d’une éventuelle
contrepartie qui n’est ni certaine ni probable.
Ainsi les impôts servent à
financer la construction d’autoroutes, mais ont peut très
bien ne jamais avoir à se servir d’une voiture et
donc ne jamais emprunter une autoroute.
De même quelqu’un peut
très bien ne jamais tombé malade ou ne jamais allé
à l’âge de la retraite, alors qu’il paye
des cotisations maladie et retraite.
Ce qui est remis en cause ici, ce
n’est pas le principe de solidarité des cotisations
sociales, mais le fait que le principe de solidarité soit
détourné au profit de l’Etat et du Capital.
En effet, si nous n’étions
pas dans un système ou le salariat domine, les gens pourraient
très bien avoir d’autres formes de ressources que
la vente de leur force de travail.
Or dès qu’il ne peuvent
plus utiliser celle-ci, c’est au peuple de la prendre en
charge, car elle n’est alors plus utile au patronat .
On nous serine que ce système
de " solidarité " est exemplaire et innovatrice.
On nous dira que la France est
quand même mieux loti que les USA en matière de
prestation sociale.
Il faut quand même savoir
que pour les soins dentaires la Sécu ne rembourse que
32Frs sur 100frs de dépense et les mutuelles ne remboursent
que 28Frs de plus. Mutuelles auxquelles ne cotisent que 51% des
chômeurs. Selon le ministère de la Santé,
en 1998 200000 personnes (chiffres quelque peu allégé)
ne disposaient d’aucune couverture sociale..
En ce qui concerne les cotisations
chômage, la non plus ce n’est pas sur que la France
soit championne de la prise en charge des chômeurs.
L’allocation spécifique
de solidarité est à un peu plus de 140 Frs (montant
minimal) par jour pour 6 mois.
Voilà ce qu’est la "
solidarité " dans le mode de production capitaliste,
alors que pendant ce temps l’Etat exonère ou allège
le paiement des cotisations patronales des entreprises.
Ces dernières financent de
moins en moins la prise en charge des salarié/es quand
ils/elles sont malades, à la retraite ou tout simplement
quand ils/elles sont au chômage.
Ainsi l’UNEDIC (administré
par le patronat et par les syndicats-laquais-du-patronat) qui
en 1996 était excédentaire de 13 milliards de franc
fit un cadeau de 3.3 milliards de francs aux entreprises en diminuant
de 0.21 points leurs cotisations chômage.
Elle leur fit aussi un autre cadeau
de 3 milliards de francs sous la couverture d’aides à
l’emploi.
Voilà à quoi ressemble
la solidarité dans la société capitaliste,
la solidarité cela veut dire que ce n’est pas les
bourgeois, ceux qui ont le plus de moyens, la classe dominante
qui aide ceux qui en ont le plus besoin, la solidarité
cela veut dire que la plus grande partie de la population est
obligée (par la force) de subvenir au frais non profitable
pour les capitalistes de la plus-value qu’elles en extrait.
Ainsi de plus en plus les cotisations
sociales augmentent pour les salariés, et leur extension
touche aussi bien les chômeurs que les retraités,
de ce fait la fiscalité touche la plus grande partie de
la population c’est à dire le prolétariat,
tandis que la bourgeoisie qui parait-il pli sous le poids des
impôts continue à s’acheter vêtements,
voiture et maison de luxe.
L’avantage, pour les capitalistes,
des cotisations sociales, c’est qu’elles servent à
financer un " salaire " indirect (indemnité
chômage, retraite, allocations familiales…), et donc
sont source de débouchés pour les entreprises qui
peuvent ainsi vendre des produits à une partie élargie
de la population, les allocations diverses servent aussi à
cela, et ne sont pas là par pur humanisme.
Le désavantage pour les capitalistes
est que les cotisations entre dans le salaire qu'ils doivent
payer, d’où comme nous venons de le voir le désengagement
progressif des entreprises dans le versement de frais-improductifs
pour elles.
Ce désengagement atteindra
bientôt un tel niveau que les gens devront bientôt
être obligé d’avoir de cotiser à des
caisses privées ce qui causera d’une part des inégalités
sociales évidentes (les plus riches pourront cotiser plus
voir cotisés tout court), et d’autre part cela enrichira
encore plus le capital financier qui à déjà
s’est déjà occupé de ces caisses privées
afin que les gens épargnent pour leur retraite.
L’impôt sur les sociétés
La bourgeoisie n’est pas fondamentalement
masochiste, ainsi il est " normal " qu’elle fasse
peser sur les masses l’entretien et le financement de la
machine d’Etat.
Ce qui est vrai pour les revenus
des bourgeois, l’est encore plus en ce qui concerne les
bénéfices de leurs sociétés. Comme
nous l’avons vu la loi des finance de 1998 prévoyait
que l’impôt sur le revenu (pompé essentiellement
sur la grande masse des gens) rapporterait 296.5 milliards de
francs.
L’impôt sur les sociétés
ne rapporterait la même année que 188.2 milliards
de francs, ce qui fait quand même une différence.
Ceci est du principalement au fait que les sociétés
se voient octroyés toute une série d’exonérations
et de déductions :
- Les provisions (élément
purement comptable) prévues pour faire face à des
pertes, sont déduites du bénéfice imposable
- Les entreprises qui s’installent
dans certaines régions, qui font une reconversion des
installations peuvent être exonérées de taxe
professionnelle
- Sont déductibles des bénéfices
imposables des sociétés, les revenus des PDG qui
sont considérés comme des salariés
- Sont exonérés d’impôts
les bénéfices qu’une entreprise française
à tirer de ses activités à l’étranger
- Sont exonérées temporairement
d’impôts les entreprises s’installant dans certains
secteurs et les entreprises nouvellement crées, "
commerciales ou industrielles " (le système fiscale
français)
- Dans les grands groupes, la société
mère peut payer l’impôt sur les sociétés
pour l’ensemble des sociétés du groupe, l’avantage
d’un tel système, est qu’elle peut déduire
du bénéfice imposable les déficits constatés
d’une ou plusieurs de ses filiales
- Une entreprise peut déduire
de ses bénéfices, les déficits qu’elle
a antérieurement subie
- Les amortissements des investissements
peuvent être déduits des bénéfices
imposables
Toutes ces déductions font
qu’en fin de compte les entreprises ne contribuent plus
tellement au financement de la machine d’Etat.
Elles payent d’ailleurs moins
d’impôts qu’elles ne reçoivent de cadeaux
de la part de l’Etat, comme nous l’avons vu plus haut.
La tendance au désengagement
du financement de l’Etat par les entreprises est due au
fait, que cela leur permet de contrecarrer la baisse du taux
de profit, en investissant ou en ayant des prix plus compétitifs
par rapport à la concurrence. Ce qu’il faut signaler
c’est qu’en cas d’une éventuelle hausse
des impôts sur les sociétés, celles-ci peuvent
reporter le poids des impôts sur leur prix, ceci au détriment
des masses, qui elles ne peuvent augmenter leurs salaires proportionnellement
à l’augmentation des impôts.
La TVA
L’origine de la TVA remonte
à 1917, année ou un impôt sur la consommation
est mis en place pour faire face aux dépenses de la guerre
(donc pour financer la bourgeoisie).
Dans les années 50, alors
que l’euphorie industrielle qui suit la deuxième
guerre mondiale, s’essouffle, la TVA est mise en place.
Celle-ci va permettre aux entreprises de déduire, comme
elles le font avec l’achat de leurs matières premières,
la taxe à la production. Donc dès le départ
la TVA est comme nous le voyons, mis en place pour favoriser
la production et donc le Capital.
Le principe de la TVA est relativement
simple : Une entreprise fabrique un produit pour 2000Frs sur
lequel sera calculée une TVA au Taux de 20.60% (donc 412Frs).
Cette entreprise reversera les 412
Frs de TVA à l’Etat et vendra le produit 2412 Frs
à un détaillant. Celui-ci vendra le produit au
consommateur 3000Frs en créant 600 Frs de TVA. Il reversera
au Fisc les 600 Frs de TVA et se verra remboursé par le
Fisc les 412Frs de TVA que l’entreprise lui avait facturé.
Le consommateur par contre devra quant à lui payer les
800 Frs de TVA sur le produit final.
En définitive, c’est
le consommateur, le dernier maillon de la chaîne qui subit
le coût de la TVA, ne pouvant lui se faire rembourser la
TVA sur le produit qu’il a acheté.
Cet impôt est particulièrement
injuste, puisqu’il touche n’importe quel consommateur
et même les pauvres. Ainsi pour l’achat d’une
baguette de pain à 4.40Frs, dans le prix et compris une
TVA à 5.50%.
Le fait que même les produits
de première nécessité soient touchés
par cet impôt le rend particulièrement inacceptable.
Mais le fait qu’il soit particulièrement invisible,
puisque les commerçants n’affichent jamais le prix
hors taxe et le prix TTC, le rend très pernicieux.
La lutte contre la bourgeoisie
est aussi la lutte contre l’ETAT
Les anarchistes se contentent de
voir dans l’Etat l’alpha et l’oméga de
tous les maux de la société, mais pour eux tout
Etat est semblable, et dans leur logique libérale, il
ne même pas être question même d’un Etat
des travailleurs/Euses.
Il faut garder en tête, que
l’Etat n’est rien d’autre que l’appareil
dont se sert la bourgeoisie pour asservir le peuple, et donc
un Etat du peuple ne pourra jamais oppressé le peuple.
L’Etat bourgeois s’est
modernisé au fil des siècles et " au fur et
à mesure que le progrès de l’industrie moderne
développait, élargissait, intensifiait l’antagonisme
de classe entre le capital et le travail, le pouvoir d’Etat
prenait de plus en plus le caractère d’un pouvoir
public organisé aux fins d’asservissement social,
d’un appareil de domination d’une classe ".
L’Etat est donc nécessaire
à la bourgeoisie pour dominer les travailleurs/seuses,
les chômeurs, protéger la bourgeoisie de toute offensive
du mouvement révolutionnaire, défendre et faire
fructifier les intérêts de la bourgeoisie.
C’est pour cela, qu’il
ne faut pas négliger l’action contre l’Etat,
mais ne jamais se focaliser et se concentrer sur l’Etat
en oubliant qu’il n’est donc en définitive qu’un
appareil de la bourgeoisie.
Cependant la lutte contre la bourgeoisie
peut passer aussi par toute forme de lutte contre l’Etat
: grève des impôts, soutien aux sans-papiers (victimes
de lois racistes), attaque contre les lois brisant les maigres
avantages sociaux, et celles visant à favoriser la bourgeoisie,
il faut dénoncer le fait que le pseudo-parlementarisme
bourgeois laisse la parole au fascistes du FN, sous couvert de
démocratie, alors que leur légalité est
en fait un moyen de divisé les masses et donc d’émousser
les luttes des travailleurs/euses (et cela profite donc au patronat).
Les révisionnistes du P "
C "F, les libéralo-keynesien du PS, les anarcho-vert-libéraux,
les petits-bourgeois trotskystes essaient de faire croire aux
gens que les élections peuvent changer les choses, et
ce faisant ils font le jeux des capitalistes.
Nous ne devons pas tomber dans le
piège, et créer des lieux totalement autonome,
avoir une attitude de rupture face à l’Etat et donc
face à la bourgeoisie.

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